La Garantie Maintien de Salaire est un dispositif clé de protection pour les salariés.
Son objectif : assurer un revenu en cas d‘arrêt de travail, que ce soit à la suite d‘une maladie ou d‘un accident. Lorsqu‘un salarié ne peut plus exercer son activité, cette garantie permet de compenser partiellement ou totalement la perte de salaire, et ainsi de maintenir une certaine stabilité financière pendant la période d‘absence.
Maladie non professionnelle | Maladie professionnelle et accident du travail | |
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Délai de carence pour le complément patronal | 7 jours Pour une malaide non professionnelle, si l‘arrêt de travail est pris en date du 1er janvier, le complément patronal sera versé à partir du 8 janvier | 0 jour |
Délai de carence pour l‘indemnité jouranlière de sécurité sociale (IJSS) | 3 jours Si l‘arrêt de travail est pris en date du 1er janvier, les IJSS seront versées à partir du 4 janvier | 0 jour |
Durée d‘ancienneté dans l‘entreprise | Durée maximum de versement des indemnités |
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De 1 à 5 ans | 60 jours (30 jours à 90% et 30 jours à 66.66%) |
De 6 à 10 ans | 80 jours (40 jours à 90% et 40 jours à 66.66%) |
De 11 à 15 ans | 100 jours (50 jours à 90% et 50 jours à 66.66%) |
De 16 à 20 ans | 120 jours (60 jours à 90% et 60 jours à 66.66%) |
De 21 à 25 ans | 140 jours (70 jours à 90% et 70 jours à 66.66%) |
De 26 à 30 ans | 160 jours (80 jours à 90% et 80 jours à 66.66%) |
31 ans et plus | 180 jours (90 jours à 90% et 90 jours à 66.66%) |
Secteur | Maintien du salaire | Délai de carence | Degré d‘impact réforme IJSS 2025 |
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BET | ✅ Plafond d'indemnisation plus élevé | ❌ Aucun délai | ✅ Impact limité |
Banque & Assurance | ✅ 100 % dès le 1er jour | ❌ Aucun délai | ⚠️ Fort surcoût employeur |
Industrie pharmaceutique | ✅ Complément employeur dès le 1er jour | ✅ 3 jours | ⚠️ Impact notable |
Métallurgie | ✅ Plafond d'indemnisation plus élevé | ✅ 7 jours | ⚠️ Impact à surveiller |
BTP | ✅ 100 % du salaire pendant 60 jours | ✅ 10 jours | ✅ Impact limité |
Commerce de détail alimentaire | ✅ 90 % du salaire pendant 30 jours, puis 66 % | ✅ 3 jours | ✅ Impact limité |
Hôtellerie-Restauration | ✅ 80 % du salaire pendant 45 jours | ✅ 5 jours | ✅ Impact faible |
Transports & Logistique | ✅ 90 % du salaire pendant 40 jours, puis 66 % | ✅ 7 jours | ✅ Impact limité |
Télécommunications | ✅ Complément employeur pour atteindre 100 % du salaire | ✅ 3 jours | ⚠️ Surcoût probable |
Éducation privée | ✅ 100 % pendant 45 jours puis 75 % | ✅ 7 jours | ⚠️ Impact modéré |
Grande distribution | ✅ 90 % du salaire pendant 35 jours, puis 70 % | ✅ 5 jours | ✅ Impact limité |
Salaire net habituel : 1 580 €
IJSS nettes : 1 119,60 €
Complément employeur : 460,40 €
➡️ Le salarié perçoit : 1 580 € (net habituel conservé)
Souvent la pratique retenue dans les accords collectifs ou usages.
90 % du brut : 1 800 €
IJSS brutes : 1 200 €
Complément employeur (net estimé) : ~474 €
➡️ Le salarié perçoit : ~1 593,60 €
Un maintien généreux mais potentiellement coûteux en cotisations sociales.
Salaire net à maintenir : 1 580 €
IJSS brutes : 1 200 €
Complément employeur (net estimé) : ~300,20 €
➡️ Le salarié perçoit : ~1 419,80 €
Méthode admise par la Cour de cassation (15/12/2004), mais moins favorable pour le salarié.
Il ne faut pas confondre la situation du salarié en arrêt de travail pour maladie et celle du salarié ayant repris son travail sous la forme d‘un temps partiel thérapeutique. En cas d‘arrêt de travail pour maladie, le contrat de travail est suspendu et le salarié peut bénéficier de la garantie maintien de salaire sous certaines conditions.
Le temps partiel thérapeutique est un dispositif facilitant la reprise d‘ activité du salarié avec des horaires aménagés. Dans ce cas, le contrat de travail n‘est plus suspendu, et les éventuelles dispositions conventionnelles relatives à la garantie maintien de salaire ne s‘ appliquent plus(Cour de Cassation, ch. sociale, 21 mars 2007, 06-40.891).
Le salarié perçoit alors son salaire au prorata des heures travaillées ainsi que les indemnités journalières de la Sécurité sociale.
“En cas de reprise du travail à temps partiel pour raison médicale autorisée par la Sécurité sociale et le médecin du travail (temps partiel thérapeutique), les salariés bénéficient, pour la période indemnisée par la Sécurité sociale, d‘un maintien de salaire par l‘employeur ou par un tiers mandaté (…)”.
Ce maintien de salaire, distinct du dispositif de garantie maintien de salaire, n‘ est pas automatique. Il doit être expressément prévu dans la convention collective applicable pour que le salarié puisse s‘en prévaloir.
Cette réforme impacte directement le coût de la garantie maintien de salaire pour environ 65 % des salariés du secteur privé, dont le salaire est supérieur à 1,8 SMIC.
Par exemple, pour un salarié ayant un salaire supérieur à 1,8 SMIC, l‘impact de cette réforme à partir du 1er avril 2025 est le suivant :
[1,8 SMIC – 1,4 SMIC]
(53,31 € – 41,47 €) × 30 jours × 1,42
En cas d‘arrêts successifs, les durées d‘indemnisation sont appréciées sur une période de 12 mois et ne peuvent dépasser les plafonds légaux (article D. 1226-4 du Code du travail).
Lorsqu‘un arrêt de travail chevauche deux périodes d‘indemnisation, il faut analyser les conséquences à la fois sur les indemnités journalières (IJSS) versées par la Sécurité sociale, et sur le maintien de salaire assuré par l‘employeur.
Le chevauchement entre deux périodes peut impacter les conditions et le montant des IJSS.
Le maintien de salaire est conditionné par la durée d‘indemnisation et les IJSS perçues.
Lorsqu‘un nouvel arrêt débute après épuisement des droits précédents, de nouvelles règles peuvent s‘appliquer.